Everyday pédaler is very important for the glaciers not to melt (a.k.a. P’tit Névé) est un travail pluriel et mouvant, qui s’intéresse aux glaciers alpins, à leur rôle dans les écosystèmes, à leur préservation et au regard que nous, humains, leur portons.

Il est pensé comme une tentative d’art d’attitude durable, action dont la forme se rapproche d’une performance au long court, ayant comme intention d’éprouver l’art au travers de la vie. Projet dont le processus même fait œuvre —fait « histoire », qui veut penser une pratique incluse dans le quotidien et dont l’intérêt artistique se trouve à tout moment de sa création : conception, réalisation, partage…

Les articles ci-contre, du plus récent au plus ancien, témoignent de ce travail en MOUVEMENT.

MES AUTRES TRAVAUX

@malolmao__

Cagnotte participative

Vallons glaciaires (1)

15-16/12/23

Récit du voyage d’Annemasse à Champagny de décembre.

Extrait du Carnet de route n°10 envoyé aux enfants des classes de Maubeuge et de Creil, qui suivent les voyages grâce à l’association l’enfant@l’hôpital.

Salut les p’tits névés,

Je vous souhaite une très bonne année. J’espère que vous avez passé de bonnes fêtes.

Moi, j’ai beaucoup voyagé en décembre. Et je vais vous raconter une de ces aventures dans ce carnet.

La dernière fois, je suis rentré du glacier de Miage, jusqu’à Annemasse. C’est là que j’ai rencontré notre ami le chien, qui a maintenant plein de noms différents : Mir, Cookie, Arira… Il y a quelques semaines, j’ai voulu aller déposer mon petit bout de glacier (celui que vous avez touché !) sur un autre glacier, dans le massif de la Vanoise à côté du village de Champagny, pour pouvoir en prendre un nouveau !

Il est 7h30 : Je pars donc d’Annemasse avec ma glacière, mon sac et mes grosses sacoches, sur mon vélo ! C’est toute la préparation que vous avez vu dans le précédent carnet. Je traverse les collines du Salève.

Je passe devant le lac d’Annecy. Il fait super beau.

Et là, je m’arrête dans le magasin Biocoop de Florence.

Pourquoi, me demanderez-vous ? Eh bien parce que les magasins Biocoop de la région des Alpes (ce sont des supermarchés qui vendent des produits biologiques) soutiennent maintenant mes voyages en me servant de ravitaillement sur ma route. Un ravitaillement, c’est un lieu qui se trouve sur notre route quand on voyage, et qui fournit de la nourriture, de l’eau, etc. Comme dans une course !

Alors, au magasin Biocoop d’Annecy, je prends plein d’ingrédients pour me faire des sandwichs : des boîtes de sardine, du pain, du fromage, des fruits secs, etc. Je repars avec les sacoches pleines !

Un peu trop pleines, même ! Au début, c’est très agréable. Je continue de rouler pendant plusieurs heures le long du lac, en direction des montagnes les plus hautes. Mais à ce moment-là, je commence à ressentir une douleur dans mon genou gauche. Je comprends vite qu’il y a trop de poids à l’arrière de mon vélo et je fais un choix important : je décide de faire un bout de route en bus pour ne pas forcer sur mon genou et risquer de me faire encore plus mal.

Heureusement, il y a un autocar qui passe sur mon chemin. Je l’arrête et lui demande s’il peut nous emmener jusqu’aux montagnes, mon vélo et moi ? Il dit oui alors je mets mon vélo à l’arrière et mes sacoches dans la soute.

Et c’est reparti ! Je traverse les vallées vertes. Tout autour de moi, les reliefs sont de plus en plus impressionnants. Et de plus en plus enneigés !

La voilà de nouveau, la neige !

Cette nuit, je dors dans un petit appartement que me loue Daniel, un gentil monsieur. Je me repose bien car demain, j’ai une grosse journée qui m’attends.

Au petit matin, je rejoins la ville de Moûtiers avec mon vélo. C’est là que je le laisse, car nous sommes au pied des montagnes. Il faut continuer à pied, en bus ou en voiture désormais. Sur ma route, je croise cette drôle de déneigeuse (un camion qui enlève la neige de la route) reconvertie en camion à pizza !Au petit matin, je rejoins la ville de Moûtiers avec mon vélo. C’est là que je le laisse, car nous sommes au pied des montagnes. Il faut continuer à pied, en bus ou en voiture désormais.

À la gare de Moûtiers, je rencontre Justine, qui m’amène en voiture jusqu’à la moitié du chemin. Elle travaille comme serveuse dans une pizzeria de la petite ville de Bozel.  Mais pour arriver là où je vais rester quelques jours, le village de Champagny-en-Vanoise, je dois aller encore plus loin ! Alors il me faut faire du « stop » sur le bord de la route. Savez-vous ce que c’est, « l’auto-stop » ?

C’est quand on se met au bord de la route avec tous nos bagages, et qu’on attend que quelqu’un, avec sa voiture, accepte de nous emmener vers là où on veut aller !

Pour montrer qu’on veut faire « du stop », il faut lever le pouce en l’air, pareil que pour dire « super » ! Donc, je me place sur le bord de la route qui mène à Champagny. Je lève le pouce et j’attends… Une voiture passe devant moi sans s’arrêter. Deux voitures. Puis trois et quatre. Personne ne veut de moi ? Alors que je fais un grand sourire !

Mais enfin, quelqu’un s’arrête ! C’est un jeune homme qui conduit la voiture. Il me dit : « tu vas à Champagny ? Monte ! » Il a l’air sympa ! Je glisse mes affaires dans le coffre et nous nous mettons en route. Les montagnes se rapprochent !

Quelques minutes plus tard, je suis arrivé dans la station de Champagny-en-Vanoise.

Je remercie le monsieur puis je commence à visiter les alentours. Ici, les gens viennent l’hiver pour skier et randonner dans la montagne. De grands immeubles ont été construits pour accueillir tout ce monde.

Il y a plein de magasins de sport qui louent des skis, des casques et des bottes à celles et ceux qui n’en ont pas. Dans ce tout petit village, trois fois plus petit que Creil ou Maubeuge, il y a cinq boutiques qui vendent et louent des équipements de sports de montagne. C’est fou !

Je continue de me promener. Il a neigé dans le village. Les toits sont tous blancs, c’est joli.

Pour pouvoir skier, les gens qui viennent ici pour les vacances utilisent ce qu’on appelle des « remontées mécaniques ». C’est un peu comme des ascenseurs. Ils permettent aux skieurs de monter sans se fatiguer, pour pouvoir descendre en glissant sur la neige. Il y en a de différents types : les tire-fesses sont les plus petits. Les télécabines sont les plus gros et se sont eux qui montent le plus haut. On les nomme aussi les « œufs » parce qu’ils ont une forme… ben une forme d’œuf, banane !

Il a neigé… mais pas assez ! Regardez la photo juste en dessous. Ça, c’est un endroit qui devrait être une piste de ski, un endroit où on peut skier. Mais comme il n’y a pas assez de neige, la piste est fermée et on voit même le goudron de la route en dessous. C’est un peu triste de voir ça.

Alors les gens sont obligés de monter dans les œufs et d’aller skier tout en haut. Puis, pour redescendre complètement au village, il doivent de nouveau emprunter les œufs. C’est pas très drôle ! Moi, quand j’étais petit et que j’allais skier, ce que j’aimais le plus, c’était de rentrer au chalet en ski en glissant sur la route enneigée !

Aujourd’hui, je ne monte pas tout là-haut pour aller skier. Je vais me promener dans la forêt.

C’est calme ici… J’ai l’impression d’être tout seul. Perdu dans la forêt, alors que le village se trouve juste en bas. Soudain, je m’arrête sans un bruit ! Qu’est-ce que je viens de voir derrière un arbre là-bas ?!!

Avez-vous deviné ? Vous connaîtrez la réponse au prochain carnet !!

À très vite,

malo